Certains voient dans le programme Apollo le plus grand exploit scientifique et technique de l’histoire de l’humanité. D’autres le considèrent comme un gâchis de ressources. La Nasa évoque un ratio de 10 dollars récupérés pour chaque dollar investi. Sans compter les retombées immatérielles.


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    « We choose to go to the moon », comprenez « nous avons choisi d'aller sur la Lune ». C'est ainsi que John Fitzgerald Kennedy, alors président des États-Unis, confirme en 1962, la volonté qu'il avait déjà affichée en 1961 : les Américains enverront un Homme sur la Lune avant la fin de la décennie. Il n'avait probablement pas en tête l'étendue des retombées que génèrerait cet incroyable programme. Quelque temps plus tôt, d'ailleurs, Dwight Eisenhower, son prédécesseur, avait refusé de dépenser des milliards uniquement pour ce qu'il jugeait être une lutte de prestige avec l'Union soviétique.

    L'arrêt du programme Apollo dans les années 1970 semblait venir confirmer que les résultats obtenus et l'intérêt de la Lune n'étaient pas à la hauteur des sommes investies : 25 milliards de dollars de l'époque, soit l'équivalent de 150 milliards d'euros actuels.

    Pourtant, les retombées du programme ApolloApollo ont été nombreuses. D'un point de vue géopolitique et psychologique, d'abord. En effet, en pleine guerre froide, le programme lunaire marque la suprématie des Américains. Aux yeuxyeux du monde, ils deviennent des héros à admirer. Et eux-mêmes développent un fort sentiment de fierté dans une période socialement difficile (guerre du Vietnam, contestations, assassinats de John Fitzgerald Kennedy et de Martin Luther King, etc.)).

    Parmi les retombées du programme Apollo, un engouement pour les études scientifiques chez les jeunes Américains. Un engouement qui a participé à assurer la puissance du pays pendant plusieurs décennies. © millaf, Fotolia
    Parmi les retombées du programme Apollo, un engouement pour les études scientifiques chez les jeunes Américains. Un engouement qui a participé à assurer la puissance du pays pendant plusieurs décennies. © millaf, Fotolia

    Des retombées dans de nombreux domaines

    Souvent négligées, il y a aussi eu des retombées plus immatérielles. Comme le soulignent Jean-François ClervoyJean-François Clervoy et Frank LehotFrank Lehot dans leur « Histoire de la conquête spatiale » (Éditions De Boeck), le programme Apollo, c'était plus de 30.000 sous-traitants à coordonner. Et il a fallu pour cela, inventer de nouvelles méthodes de gestion de projet qui servent aujourd'hui encore dans le monde de l'entreprise.

    Sur le plan scientifique ensuite, le programme Apollo a contribué à augmenter considérablement les connaissances sur la Lune et même sur la Terre. Près de 400 kilogrammes de roches ont été rapportés de notre satellite naturel. Un apport scientifique inestimable. Et le programme dans sa globalité a également permis de récolter de nombreuses données relatives à la sismologiesismologie, aux flux de chaleur, aux champs magnétiques, au vent solaire ou encore aux météorites.

    Terminons par celles auxquelles on pense le plus naturellement : les retombées technologiques. Le programme Apollo a bien sûr joué un rôle essentiel dans le développement des techniques informatiques, par exemple. Il est notamment à l'origine du tout premier ordinateurordinateur à circuits imprimés au monde et des bases des langages de programmation.

    Divers produits grand public -- comme les sachets de produits alimentaires métallisés sous vide, les produits lyophilisés, les chaussures de sport, des technologies de purification de l'eau, etc. -- sont également directement issus de recherches menées dans le cadre du programme lunaire. Ainsi, les textiles ignifugés qui servent à fabriquer les vêtements des pompiers. Ils ont été développés pour protéger les circuits électriques des fuséesfusées et pour être intégrés aux combinaisons des astronautesastronautes.