Disséminés par les vents ou s’infiltrant directement dans les sols, les pesticides sont à l’origine d’une pollution qui contamine les eaux. Des mesures sont aujourd’hui prises pour contrer le phénomène. Mais les herbicides restent extrêmement présents.


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    Les pesticides sont des produits destinés à lutter contre des organismes jugés nuisibles. Ainsi, ils étaient, à l'origine, censés aider les Hommes, notamment en facilitant les récoltes. Il s'avère cependant que les pesticides finissent par se retrouver dans toute la chaîne alimentaire. Du fait notamment de la facilité qu'ils ont à infiltrer les eaux. Face à ces enjeux tant environnementaux que de santé publique, des mesures ont été prises.

    Depuis le 1er janvier 2017, la loi impose un objectif « zéro pesticide » dans les espaces publics. Elle interdit donc l'usage de ces produits dans les espaces verts ou sur la voirie notamment. Et à compter du 1er janvier 2019, c'est aux jardiniers amateurs qu'il sera interdit d'avoir recours aux pesticides. Car si les agriculteurs utilisent des pesticides afin de se débarrasser des nuisibles menaçant leurs récoltes, les particuliers eux aussi sont friands de ces produits, et malheureusement leur consommation est loin d'être négligeable.

    En attendant, la surveillance se poursuit. En 2014, des pesticides ont été retrouvés dans 87 % des points de mesure établis dans les cours d’eau français et dans 73 % des eaux souterraines. Ainsi, 53 % des cours d'eau et 31 % des eaux souterraines dépasseraient la norme « eau potable » (concentration de 0,1 μg.L-1)). Toutefois depuis 2008, la tendance est encourageante. L'indice d'évolution de la présence de pesticides dans les cours d'eau -- un indice qui prend en compte l'écotoxicité des substances - est en baisse d'environ 13 %.

    Les pesticides continuent de polluer nos eaux. © Ministère de la transition écologique et solidaire
    Les pesticides continuent de polluer nos eaux. © Ministère de la transition écologique et solidaire

    Les pesticides que l’on retrouve dans l’eau

    Les pesticides peuvent être classés selon quatre grandes familles chimiques :

    • les organochlorés (DDTDDT)  : difficilement dégradables ;
    • les organophosphorés : des moléculesmolécules synthétiques à dégradation rapide, mais neurotoxique ;
    • les pyréthroïdes : des molécules synthétiques pouvant être mortelles pour les espèces aquatiques ;
    • les carbamates : hautement nocifs ;
    • les phytosanitaires : les pesticides plus utilisés, mais dont l'impact n'est pas encore connu à long terme.

    Même si le recours à certains d'entre eux est désormais interdit, il n'est pas impossible de les retrouver encore dans nos eaux.

    Les principaux pesticides rencontrés dans les eaux souterraines continentales françaises. © Ministère de la transition écologique et solidaire
    Les principaux pesticides rencontrés dans les eaux souterraines continentales françaises. © Ministère de la transition écologique et solidaire
    Les principaux pesticides rencontrés dans les cours d’eau continentaux français. © Ministère de la transition écologique et solidaire
    Les principaux pesticides rencontrés dans les cours d’eau continentaux français. © Ministère de la transition écologique et solidaire

    Du point de vue de leur usage, ils sont plutôt classés selon qu'ils sont insecticides, fongicides ou encore herbicides. Et ces derniers sont ceux que l'on retrouve le plus dans nos eaux. Des herbicides sont ainsi quantifiés dans 95 % des points de contrôle dans lesquels la présence de pesticides est reconnue.

    Notez également que 10 pesticides concentrent en 2014 l'essentiel de la contaminationcontamination et que la plupart d'entre eux se retrouvent aussi bien dans les cours d'eau que dans les eaux souterraines. Le glyphosateglyphosate et son principal produit de dégradation l'AMPA, sont largement présents dans les cours d'eau. La DEDIA, une molécule issue de la dégradation de l'atrazine, quant à elle, est présente en quantité dans les eaux souterraines. Un phénomène qui montre que malgré son interdiction il y a plusieurs années, l'atrazine continue de polluer les eaux, par le biais notamment des différentes molécules issues de sa dégradation.